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Le racisme ordinaire - réponse à Richard Martineau Le 5 octobre 2020

  • macdonaro
  • Oct 7, 2020
  • 2 min read

Updated: Nov 12, 2020

Félicitations pour avoir encore une fois adressé la question du racisme au Québec.

("Le racisme ordinaire", Le Journal de Montréal, le 4 octobre 2020; https://www.journaldemontreal.com/2020/10/04/le-racisme-ordinaire)


C’est quand même une drôle d’entrée en matière, en parlant des ‘épaves’ humaines du centre-ville.


Selon le recensement de 2016, il y a 117 850 personnes d’origine autochtone dans la grande région de Montréal. C’est la plus grande concentration d’autochtones au Canada, bien qu’ils ne représentent que 3 % de la population totale. Évidemment, ces personnes ne se tiennent pas toutes au coin du Parc et de Sherbrooke. En choisissant de parler d’abord des plus démunis, des mendiants et des alcooliques, vous avez invité des commentaires racistes – qui n’ont pas tardés, d’ailleurs.


Il ne faudrait pas, non plus, rejeter le blâme entièrement sur la Loi des indiens, qui prive les autochtones de toute autonomie depuis un siècle et demi. Le gouvernement du Québec a aussi joué - et joue toujours - un rôle important dans la dépossession des Atikameks (anciennement alliés des Français et partenaires essentiels dans la traite des fourrures).


Les territoires traditionnels des Atikameks – territoires qu’ils n’ont jamais cédés et qui leur appartiennent toujours devant la loi – couvrent 80 000 km carrés. (Voir Robillard) En pratique, il ne leur en reste que trois petites réserves, une infime proportion des terres dont ils dépendent depuis toujours. Une bonne partie des terres des Atikameks a été cédée par le gouvernement du Québec au fil des ans aux sociétés forestières et minières, et aux clubs de chasse et pêche, ou inondée pour créer le réservoir Gouin – toujours sans consultation ou permission, et sans dédommagement aucun.


« Au cours du siècle dernier, les Atikamekw ont été témoins d’importants ravages sur leurs terres, de la disparition d’une communauté entière engloutie sous les eaux d’un réservoir hydroélectrique à l’exploitation intensive d’un massif de forêts jadis riches dont il ne reste désormais que les souches. » (Voir Skene)


Les Atimameks n’ont reçu aucune redevance pour les milliards de dollars de bois récoltés sur leurs territoires, aucun dédommagement pour la dévastation de l’habitat par les coupes en blanc ou par l’inondation. Ils réclament depuis quarante ans une entente de cogérance avec la province. À la suite d’un bloquage des chemins d'accès aux compagnies forestières en 2012, ils sont finalement arrivés à une entente de principe avec la province, mais la question des redevances n’a jamais été réglée.


Les Atikameks attendent toujours la justice.


Sources :


• Alexandre Robillard, Les Atikamekws affirment leur souveraineté sur leur territoire, La Presse canadienne, 8 septembre 2014; https://www.ledevoir.com/politique/quebec/417897/les-atikamekw-veulent-obtenir-la-cogestion-du-developpement-sur-leur-territoire

• Jennifer Skene, The Atikamkew of Opitciwan Assert Land Rights in Court, February 06, 2019 (version française incluse); https://www.nrdc.org/experts/jennifer-skene/atikamkew-opitciwan-assert-land-rights-court




 
 
 

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